dimanche 10 janvier 2010

Mes théories fumeuses sur la cigarette

(Avant toute chose, excusez le jeu de mots -un peu ?- pourri de mon titre, mais je n’ai pas pu résister !)

J’ai applaudi à deux mains lorsque l’on a annoncé l’interdiction de fumer sur le lieu de travail : en effet, impossible pour moi d’imaginer passer 8 heures par jour dans un local clos et enfumé.
Est ensuite venue l’interdiction de fumer au restaurant, et là encore, applaudissements ! Je conçois aisément qu’un risotto parfumé à la nicotine du voisin de table perd un peu de ses qualités gustatives…

Mais la dernière en date m’a nettement moins enthousiasmée : depuis le 1er janvier 2010, les brasseries et cafés ont dû choisir entre cigarette et petite restauration, avant de voir la cigarette supprimée de tous les bars et même boîtes de nuit d’ici quelques années. Là par contre, je remets mes mains dans les poches de ma parka, et je n’applaudis plus du tout.

Il ne faut pas exagérer : même les traditionnels cubes de fromages parsemés de sel de céleri (un must !) et servis avec toute bonne bière spéciale ont été bannis des établissements « fumeurs » ! Seules les denrées pré-emballées sont acceptées : au revoir olives et fromage, bonjour chips et Bifi !

On nous parle de santé publique, mais tous les malheureux fumeurs rejetés sur le trottoir par -10°C, ce n’est pas un problème de santé publique, ça ? Plus sérieusement, les pubs pour l’alcool, ça ne dérange personne ? Et le redbull qu’on soupçonne d’être à l’origine d’arrêts cardiaques ? Et les gaz d’échappement ?

En réalité et pour être claire, il ne s’agit pas vraiment de la cigarette, dont je ne remets pas en question l’indéniable dangerosité pour ceux qui en aspirent la fumée : ce qui m’ennuie au fond, c’est que des mesures aussi drastiques sont selon moi la porte ouverte à toutes sortes d’interdictions, à la perte progressive de notre liberté d’action. En arrivera-t-on finalement, comme dans certains états américains, à ne plus pouvoir fumer dans son propre jardin afin de ne pas déranger son voisin, ce dernier étant par contre tout à fait libre de nous faire partager les fumées toxiques de son barbecue dominical ?…
Il m’eût paru plus logique de laisser aux brasseries et cafés le choix de devenir non fumeurs ou de rester fumeurs, sans imposer la suppression de toute forme de restauration dans le second cas. Chacun aurait ainsi décidé en son âme et conscience, du patron au consommateur.

Maintenant, puisqu’interdire semble la seule solution possible, pourquoi ne pas suivre dès aujourd’hui les dispositions suivantes :
  • Interdire l’accès des brasseries et cafés à toute personne présentant des symptômes grippaux : imaginez la quantité de microbes véhiculée par un éternuement ou une toux grasse ; les risques bactériologiques !
  • Supprimer la musique forte et sanctionner les clients parlant à trop haute voix : 70 décibels (qui équivalent au bruit d’un aspirateur par exemple) sont déjà considérés comme « fatigants » pour l’oreille, le risque de surdité étant fixé à 110 décibels… l’impact d’une soirée techno sur nos pauvres tympans doit donc, sans conteste, être terrible !
  • Eviter l’alcool, bien entendu : celui-ci réveille les instincts belliqueux de certains, et personne ne tient à se prendre un poing dans la figure après avoir légèrement bousculé un pilier de comptoir pour se rendre aux toilettes.
  • Etc etc…
Et alors, enfin, qu’est-ce qu’on sera bien !


-Ninfa-

8 commentaires:

  1. La cigarette est nocive pour la santé, mais c'est loin d'être le seul produit... On fait moins attention aux OGM dans la bouffe, à la pollution de l'air, aux fumées des diesels des bus dans les villes, aux effets de l'alcool,... Qu'on foute un peu la paix aux gens! Et ceux qui veulent pas fumer ou aspirer de la fumée, et bien il reste de toutes façons des brasseries ou des cafées non-fumeurs.

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  2. On ne fait pas moins attention aux ogm et à la pollution de l'air, c'est faux. Les campagnes anti-alcool sont aussi très présentes, mais on a tendance à faire passer ceux qui parlent de ces problèmes pour des prêcheurs, il y a une espèce de snobisme du cynisme par exemple en niant les réalités de la destruction de la planète ou, "de toute façon quitte à crever, je fume et je m'en tape". C'est précisément l'abondance de campagnes qui risque de lasser, voire de provoquer l'effet inverse de celui escompté et je suis assez agacé par cette société qui a peur de tout et qui mélange tout. Pourquoi pas laisser le choix aux aux tenanciers d'accepter ou non les fumeurs? Chacun prendrait ses responsabilités, mais on vit dans une société de déresponsabilisation: je suis obèse, c'est à cause de MacDo, je suis anorexique, c'est à cause de la pub, j'ai la grippe, c'est la faute aux cochons, je prends un pv pour excès de vitesse c'est la faute aux constructeurs automobiles, je chope un cancer du poumon, c'est la faute aux cigarettiers... Alors, il faut bien que quelqu'un prenne ses responsabilités et là, c'est l'état! Maintenant, je pense que les non-fumeurs ont dû supporter le tabagisme dans les bureaux, restaurants, classes de cours, avions, salles d'attente d'hôpital, et j'en passe. Que les rôles soient inversés aujourd'hui, pourquoi pas? Qu'est-ce qui est si choquant? Qu'ils subissent un peu aujourd'hui quelques restrictions ne me fait pas monter la tension ni faire un caca nerveux. J'ai été fumeur jusqu'il y a 4 ou 5 ans, et je pense que si nous avions été un peu plus respectueux alors que rien n'était interdit, nous ne serions pas dans cette situation maintenant. Ceci dit en Irlande, en Italie et dans d'autres pays où la cigarette a été prohibée dans les cafés, le chiffre d'affaire n'a pas chuté, parce que dans le fond, ce n'est qu'une question de chiffre d'affaire.
    Les wagons voyageurs fumeurs ont été supprimés parce que, même les fumeurs ne voulaient plus y aller. Imaginons la même réaction des fumeurs par rapport aux bistrot fumeurs, Je ne suis pas certain que les cafetiers continueraient longtemps à défendre le bistrot fumeur au nom de la sacro sainte liberté individuelle en dépit de la baisse de leur chiffre d'affaire! ça me fait marrer les bistrotiers défenseurs des libertés individuelles, on sent vraiment la lutte désintéressée!
    Bon, les fumeurs vont risquer une grippe en fumant dehors... Des mecs qui ne craignent rien et même pas le cancer ne vont quand même pas sortir les violons sur le risque de chopper la grippe!!!

    En résumé, dommage de devoir interdire, mais un peu plus de respect aurait évité des mesures draconiennes. Moi, je lutterais pour la sauvegarde du saucisson et des fromages... Quoique, pour le cholestérol...

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  3. Bien d'accord avec Otto, faut pas tout mélanger! Les OGM, la pollution, ça n'a rien à voir -bien que ce soit aussi une question de santé publique. Je ne vois pas non plus pourquoi c'est si choquant d'interdire la cigarette dans les cafés. En tant que non-fumeuse, je m'en réjouis et je dirais même qu'il était temps! C'est peut-être chiant de changer ses habitudes quand on est fumeur et qu'on apprécie une cigarette avec une bière, je comprends, mais ce n'est pas parce que les fumeurs s'en tapent de mourir d'un cancer (allons-y dans les extrêmes si les fumeurs avancent le risque d'attraper une grippe parce qu'ils doivent fumer dehors!) qu'il faut imposer leur je-m'en-foutisme à ceux qui n'ont rien demandé!

    Certains diront qu'on n'a qu'à rester chez soi ou aller dans des cafés/brasseries non-fumeurs quand on est non-fumeur, enceinte, avec des enfants,... mais c'est complètement irréaliste. Par expérience,je peux dire que si le choix se présente entre un café fumeur ou non-fumeur, les non-fumeurs seront dans la plupart des cas forcés de suivre les fumeurs dans les cafés qui n'interdisent pas la cigarette -ou alors ils se retrouvent vite seuls. Que le courant soit maintenant inversé et que ce soit aux fumeurs de changer leurs habitudes, c'est une bonne chose et ça n'a rien de choquant.

    Quant aux tenanciers de bars/brasseries, je doute qu'ils se soucient vraiment de la santé publique (c'est pas leur rôle non plus), donc si on leur laisse le choix, je ne pense pas qu'il y ait un grand changement.

    C'est vrai que c'est dommage pour les petits fromages, mais à choisir...

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  4. Je pense que ce genre de débat ne sera jamais tout à fait clos !
    C'est normal car qu'il s'agisse des brasseries, des fumeurs, des non-fumeurs, chacun voit son propre intérêt dans l'affaire... je pense que le tout est respecter la liberté de chacun évidemment (je ne sais plus qui a dit, et c'est vrai "la liberté de chacun s'arrête là où commence celle des autres"), mais les fumeurs diront que leur liberté est de fumer, et les non-fumeurs que leur liberté est de ne pas aspirer la fumée (ils auront raison). Selon moi le tout est de ne pas aller trop loin, comme je l'ai écrit le problème n'est pas la cigarette en elle-même, mais d'aller trop loin dans les interdictions : par exemple les cubes de fromage, ce n'est qu'un détail bien sûr, mais ça n'a pas de raison d'être!
    Ce qui me dérange un peu aussi, c'est la diabolisation des fumeurs, alors que tous ne sont pas des êtres irrespecteux et égoïstes qui se fichent éperdumment de polluer l'atmosphère de leurs concitoyens!
    Cela dit, juste une petite précision : le passage sur le problème de fumer dehors et de se choper la crève, c'était de l'humour hein... n'empêche que ça fait 3 jours que j'ai un rhume ;-)

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  5. "Ma liberté s'arrête... "cette phrase est extraite de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789.
    plus précisément l'article 4, la phrase exacte est:
    "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui."
    C'est une assez bonne définition de la liberté et si on a pris la peine de l'inscrire dans la Déclaration des Droits de l'homme, c'est bien que ce n'est pas du tout évident... sinon, il n'y aurait pas besoin de l'acter!
    Il faut quand même avouer qu'en matière de liberté(s), il y a des choses nettement plus cruciales que "fumer ou ne pas fumer"...
    Personnellement, je ne diabolise pas les fumeurs, je les plains. Pensez donc : c'est cher, ça pue et ça empue tout ce qui est touché par les volutes de fumée (vêtements, maison, haleine, cheveux, voiture...), ça fait tousser, ça rend la voix plus grave (quoique certains aiment ça...), ça jaunit les dents et les ongles, ça provoque des ennuis de santé, bénins ou franchement mortels, ça fait piquer les yeux, ça a mauvais goût (je suis non-fumeuse...),ça donne des maux de tête,... Il faut être un peu maso, non? Quitte à être accro à quelque chose, j'ai choisi le chocolat : c'est bon, ça sent bon, ça fait du bien au moral... d'accord, ça peut faire grossir mais uniquement s'il est de mauvaise qualité et pas suffisamment pur. Tout compte fait, j'appelle de tous mes voeux les troquets où on servirait de l'excellent chocolat avec de l'excellent café... C'est une idée qu'elle est bien bonne, celle-là. Je m'en vais tout de suite créer un groupe sur Facebook!!!

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  6. Je vote pour aussi :) mais n'oublie pas que l'abus nuit en tout!

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  7. Vive le côté positif de sister ann!

    C'est vrai qu'on a tendance à mettre tous les fumeurs dans le même sac dans ce genre de débat, mais les non-fumeurs aussi sont présentés comme des emmerdeurs ou des extrémistes...

    Soigne-toi bien Ninfa! ;-)

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