dimanche 3 janvier 2010

La faim justifie-t-elle les moyens?

31 décembre 2009. Nous fêtons le réveillon chez des amis, au menu : buffet froid. Chacun a apporté de quoi se sustenter, salades diverses, pain de viande, pêches au thon, poulet, zakouskis… nous sommes dix à peine, et il y a là de quoi nourrir une armée d’adolescents en pleine croissance! On le savait qu’on avait prévu trop de plats…mais on n’a pas pour autant réduit les quantités. Peur de manquer, envie de variété, d’abondance. Bien sûr on partagera les restes, et bien sûr la moitié finira à la poubelle !

Ceci n'est qu'une démonstration concrète d'un mal présent depuis les dernières décennies: le gaspillage alimentaire. Notre rythme de vie, nos habitudes et la société elle-même ont changé et nous jetons beaucoup, beaucoup trop.
Une étude réalisée en Grande Bretagne a démontré que le phénomène augmentait de 80% durant les fêtes de fin d'année, mais en temps normal déjà, les chiffres sont effrayants : 1/4 de la nourriture produite au niveau mondial est jetée sans avoir été consommée. Et pour ne parler que de notre petit pays, cette quantité est de 15 à 20 kg par an et par habitant.

Il apparaît que la sécurité alimentaire et l’hygiène nous soucient davantage que les enjeux à plus grande échelle, non seulement économiques mais aussi sociaux et écologiques.


D’un point de vue social, la situation est aberrante : voyez les chiffres repris ci-dessus alors que la sous-alimentation touche 13% de la population mondiale, et que 200.000 personnes, en Belgique, ne mangent pas à leur faim.

Notre portefeuille s’en ressent également : -174€ par an et par ménage. Imaginez l’impact budgétaire au niveau national !

Sans oublier l’aspect environnemental : la commission européenne attribue 20% du réchauffement climatique à la production, la transformation et le stockage de nourriture. Sachant que tous les aliments que nous achetons auront suivi cette chaîne et donc participé à la pollution de l’atmosphère, autant minimiser autant que possible les déchets qui suivront… De plus, ce gaspillage participe activement à la pénurie d’eau sur notre planète : une étude publiée en 2008 dans le cadre de la semaine mondiale de l’eau à Stockholm rappelle les volumes d'eau colossaux nécessaires à la fabrication des aliments, consommation inutile si ces derniers terminent à la poubelle. « Jeter de la nourriture c'est comme laisser un robinet d'eau ouvert » expliquent les experts dans l'étude.

Heureusement, des solutions existent afin de réduire notre impact écologique. Certes, l’intérêt de petits « gestes » quotidiens peut paraître très limité, mais si personne ne s’y met… Voici donc quelques conseils à appliquer dès maintenant par nous tous, (sur-) consommateurs !

  • Préparez une liste de courses à laquelle vous vous tiendrez…
  • Pensez à vérifier les dates de péremption au moment de l’achat. Différenciez les mentions « A consommer de préférence avant le… » et « A consommer jusqu’au… » . La première précise la date à partir de laquelle le produit peut perdre certaines qualités gustatives mais reste consommable (bonbons, sucre, chocolat…). La seconde par contre concerne essentiellement les produits frais, et le risque pour la santé est réel en cas de dépassement de la date limite. Ne jetez donc pas systématiquement les aliments de la première catégorie. Privilégiez les fruits et légumes de saison.
  • Rangez les denrées dans les compartiments adaptés du réfrigérateur (voir le mode d’emploi de votre frigo).
  • Conservez les restes dans des récipients hermétiques et laissez-les refroidir avant de les mettre au frigo, ou au congélateur si vous ne pouvez les consommer rapidement.
  • Accommodez ces restes ! Plein d’idées recettes sur www.marmiton.org ou www.750g.com, entre autres.
  • Compostez les déchets alimentaires (en retirant les emballages, évidemment !)

Le dernier conseil, et non des moindres, étant d’inclure deux à trois de ces bonnes pratiques dans vos résolutions 2010… J’ai commencé hier, et vous ?

"Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger"
[Molière, « l’Avare »]


- Ninfa -

Envie d'en savoir plus?

Guide des gestes écologiques et économiques
Brochure Intradel : le gaspillage alimentaire (format pdf)
"Halte au gaspillage alimentaire ! "

2 commentaires:

  1. Je sens que je vais tenter la quiche "lendemain de raclette" (ça fait trois jours qu'on mange de la raclette, il y a encore des restes!) et le bread and pudding!

    Une autre idée: les dons aux Restos du Coeurs par ex, plutôt que de jeter ce que vous avez en trop (et est encore bon!), autant le donner!
    http://www.restoducoeurliege.be/faire-un-don

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  2. Autrefois, il y a bien longtemps lorsque nous étions enfants... les dinosaures venaient juste de disparaître... il était normal d'accomoder les restes. Nos mères avaient même appris cela à l'école! Une façon très courante de ne pas jeter les restes était de les ajouter à une soupe basique qui s'enrichissait tout le long de la semaine.Pour peu qu'elle soit gardée bien au frais, elle "faisait" la semaine sans problème. C'était parfois un peu étrange mais les goûts se marient très facilement et bien sûr on n'y mettait que les patates, les légumes et la viande en trop... pas les desserts (qu'on mangeait fort peu de toute façon). De plus, les viandes n'avaient de sauce que leur propre jus déglacé avec un peu d'eau... pas de problème donc pour entrer dans la soupe. Ce n'était pas du goût de tout le monde mais c'était simple, roboratif et économique... et c'était le lot de toutes les familles (surtout nombreuses). On ne s'en porte pas plus mal aujourd'hui!

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