mercredi 16 décembre 2009

Marchés et autres atrocités de Noël…

     
      Depuis de très nombreuses années, des voix s’élèvent, pendant les fêtes de fin d’année, contre la surenchère de cadeaux, la consommation à outrance et la mise au ban des valeurs de Noël comme le partage ou la famille. Sans être un catholique extrémiste qui chercherait à voir les églises se remplir à nouveau le 25 décembre ou encore un philosophe de la « bonne pensée politiquement correcte » qui veut que tout le monde ait les mêmes jolis sentiments d’amour et de partage, j’ai du mal à encore trouver un sens à ces fêtes, si ce n’est un prétexte pour pousser la population à la consommation… Peut-être pour relancer une économie aux résultats plus que douteux ces derniers mois ?!

      En plus de voir les festivités se formater via la publicité, tant au niveau des décorations, des menus ou même des vêtements, un phénomène affligeant continue de s’étendre dans nos contrées. En effet, au mois de décembre, partout dans les centres-villes, se construisent d’ignobles cabanons surchauffés abritant toujours plus d’artisanat rose bonbon, de bouffe ultra-calorique, de bougies parfumées, de pulls péruviens et de boissons aux prix exorbitants, autour desquels se presse une foule de zombies, portefeuilles ouverts et bonnets à pompons sur la tête. Sans parler des lapins en plastique, des cerfs à chapeaux lumineux et autres pères Noël automates qui envahissent les allées de ces marchés…De quoi rendre malade en moins d’une heure un homme normalement constitué !

      Ces « Marchés de Noël », que nos amis allemands ont eu le bon goût de nous inspirer, sont les représentants de ce que sont devenues les fêtes de fin d’année aujourd’hui. Le marché de la surconsommation pour ceux qui en ont les moyens… Pour les autres, clodos, chômeurs, toxicomanes, jeunes et pensionnés sans pognon, étrangers, altermondialistes, écologistes, et tous les autres « rabat-joies », ils sont priés de ne pas se montrer et de rester gentiment chez eux. Faudrait pas gâcher la photo, les gars !

      A Liège, nous avons un très bel exemple de ces marchés de fin d’année. Peut-être même le plus bel exemple, puisque la ville a autoproclamé son « Village de Noël » comme étant le plus grand d’Europe, voire du monde. Wouhou ! Formidable ! Grâce aux fiers Liégeois, Noël a enfin son supermarché, avec ses attractions à sensations fortes, ses vigiles et ses files d’attente. On aura peut-être bientôt un stand « Tradition » avec une messe de minuit toutes les heures du 1er au 29 décembre et un stand « Charité » où l’on pourra venir offrir une petite pièce au clochard de son choix, pour se donner bonne conscience entre deux verres de vin chaud.

      Non seulement, les valeurs de fête populaire et familiale sont complètement oubliées, mais en plus ces marchés diffusent une vision du monde basée sur l’hyperconsommation, un monde où le gadget est roi et où l’énergie est lamentablement gaspillée dans le « je-m’en-foutisme » le plus total. Ne s’agit-il pas d’un anachronisme aberrant dans le monde d’aujourd’hui où le monde politique et la télévision nous bourre le crâne -avec raison, je pense- de discours sur l’écologie, le réchauffement climatique, la consommation citoyenne et le commerce équitable ?

      Que pouvons-nous faire ? Déjà, rien ne vous force à vous rendre sur ces marchés, même si vous avez du pognon plein les poches. Mais ce dont je veux parler ici, c’est d’une initiative originale et qui m’est parvenue par mail. À Liège, entre l’espace Vinâve d’Ile et la rue du Pot d’Or, ce vendredi 18 décembre vers 18h30, un appel est fait à tous les Liégeois qui veulent fêter décembre autrement de descendre en ville avec leurs chaises, instruments de musique, bières en cannettes, thermos de vin chaud et autres boukêtes, pour un moment de fête placé sous le signe de l’humain et du partage. Ah, oui, il n’y aura rien à vendre et il n’y a aucun organisateur attitré, juste l’envie de se retrouver…
- Benjamin Fischer -

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